Ces dysfonctionnements se traduisent par des surcharges électriques, véritables orages neuronaux, qui altèrent le comportement des neurones par la propagation d'une onde électrique à travers tout ou partie du cortex cérébral = c'est la crise d'épilepsie = crise comitiale
Le caractère récidivant de ces crises, de nature et d'intensité variables, et se produisant à des rythmes pouvant aller de plusieurs par jour à quelques-unes par an, signe le syndrome épileptique
50 millions de personnes dans le monde !
Parfois, signal avertisseur avant les crises = aura : odeur, sensation, effet visuel...
1/ Étiologies
Idiopathique = sans causeTC
Tumeur cérébrale
Vasculaire (AVC, malformation, artérite inflammatoire du SNC, thrombophlébite cérébrale) Infectieuse (méningite, encéphalite...)
Toxique (alcoolisme chronique, sevrage aux benzodiazépines, TT)
Métabolique (hyponatrémie, hypo ou hyperglycémie, hypocalcémie)
Hyperthermie
Cryptogénétique = origine de l'épilepsie introuvable, mais antécédents familiaux identifiés ou lésion suspectée sans pouvoir être formellement vérifiée
Facteurs favorisants : fatigue, jeux vidéos, écrans d'ordinateurs, jeun, alcool...
2/ Sémiologie
Les syndromes épileptiques sont classifiés en deux grandes catégories :- Syndrome épileptique généralisé : concerne l'ensemble du cortex cérébral
- Syndrome épileptique partiel : ne concerne que quelques parties du cortex cérébral
(avcoiseouest.over-blog.com) |
La crise d’épilepsie généralisée
A. La crise tonico-clonique = grand malForme la plus spectaculaire !
Perte de conscience brutale, chute (risque de TC), cri bref
Sans prodrome
Puis manifestations cliniques en 3 phases :
- Phase tonique (10 à 30 secondes)
Contraction et raideur de l'ensemble du corps
Mâchoires serrées
Yeux révulsés
Cage thoracique bloquée = patient en apnée
- Phase clonique (1 à 2 min)
Convulsions = secousses musculaires de l'ensemble du corps
Yeux animés de mouvements incessants
Hypersialorrhée
Morsure de la langue
- Phase révolutive (5 à 20 min)
Relâchement musculaire complet
Respiration ample et bruyante = respiration stertoreuse
Perte d'urines
Retour progressif de la conscience
Amnésie totale de la crise
Confusion
B. Les absences = petit mal
Touchent surtout les enfants
Perte de contact brutale avec regard fixe et vide, aréactivité aux stimuli, phénomènes cloniques (clignements des paupières, spasmes de la face...), parfois toniques (raidissement du tronc)
Retour de la conscience également brutale
Dure généralement quelques secondes
Amnésie de la crise
C. Le petit mal akynétique
Chute avec perte du tonus musculaire
Les crises d’épilepsie partielles
Clinique très polymorphe en fonction de la zone du cerveau touchée !Hallucinations sensorielles (visuelles, auditives, gustatives...)
Mouvements tonico-cloniques
Troubles de la sensibilité (paresthésies)
Troubles d'apparence psychiatrique : dysmnésie, hallucinations psychotiques, angoisses phobiques...
Troubles du langage (modification du débit de parole...)
Troubles du système nerveux végétatif (tachycardie, hypotension, vomissements, diarrhées, dyspepsie, hypersialorrhée, gastralgies...)
Les crises partielles simples ne s'accompagnent pas de troubles de la conscience, à la différence des crises partielles complexes.
Dans certains cas, les crises partielles peuvent ensuite se généraliser
Les syndromes épileptiques
Caractérisés par des symptômes et un EEG typiquesSyndrome de West
Syndrome de Lennox-Gastaut
Syndrome de Dravet
Syndrome d'Aicardi...
3/ Complications
- État de mal épileptique = urgence ! Engage le pronostic vital et fonctionnel (séquelles neurologiques définitives) !Elle se définie par une crise épileptique anormalement longue (plus de 30 minutes), ou par la survenue de crises si rapprochées que le malade n'a pas le temps de recouvrer ses esprits entre deux crises.
En cas de survenue lors d'une crise généralisée tonico-clonique, peut entrainer une insuffisance respiratoire, des troubles circulatoires, des séquelles neurologiques définitives, des troubles hydro-électrolytiques (déshydratation, acidose) et un œdème cérébral.
En cas de survenue lors d'absence : un état confusionnel prolongé est alors retrouvé, associé à des manifestations cloniques du visage très évocatrices.
Dans les cas extrêmes, l'état de mal épileptique peut conduire à la mort du patient, par anoxie cérébrale
- Autres complications :
Traumatismes et blessures (chutes, luxation de l'épaule, morsure de la langue, AVP, brulures...)
Dépression
4/ Diagnostic
CliniqueEEG (type d'épilepsie, évaluation du risque de survenue)
Scanner et IRM cérébraux (lésions cérébrales sous-jacentes ?)
Recherche de la cause déclenchante de la crise
5/ Traitements et soins infirmiers
TT étiologiqueTT médical = antiepileptiques (dépakine, lamictal, tégrétol, gardénal, rivotril, valium...)
TT chirurgical (moins de 10% des patients)
TT par stimulation électrique du nerf vague
Rôle IDE devant une crise épileptique
Protéger le patient des dangers, éloigner tout objet dangereux
Ne pas chercher à maitriser les mouvements
Ne rien mettre dans la bouche (sauf canule de Guédel) : il n'y a pas de risque que la personne avale sa langue !
Faciliter la respiration (cravate, ceinture...)
Protéger la tête (coussin, vêtements...)
Mise en PLS après la phase tonico-clonique
Surveillance de la respiration, canule de Guédel, aspirer les sécrétions
Couvrir la personne, rassurer
Prise des paramètres vitaux : pouls, tension artérielle, saturation, température et glycémie
Évaluation de la conscience et des fonctions neurologiques
VVP avec un sérum phy (pas de sérum glucosé car risque d’œdème cérébral)
Après la crise, mettre le patient dans un lit car ressent une grande fatigue
Soin de bouche si morsure de langue, change si perte d’urines, pst si blessures
Bilan sang, ECG, EEG
Si état de mal = soins intensifs ou réanimation
Transmissions horaires, durée et caractéristiques de la crise épileptique
Rôle IDE dans le suivi thérapeutique
Expliquer l'intérêt des TT, du respect des horaires, du besoin de régularité
S’assurer de la prise, ne jamais arrêter le TT sans avis
Surveillance des effets secondaires
Rôle IDE éducatif
Bonne hygiène de vie : quantité et qualité du sommeil, pas d'alcool ou d'excitants
Éviter les sports à risques (alpinisme, plongée, pilotage, attention à l'hyperventilation qui favorise l'épilepsie...), boites de nuits, écrans...
Porter une carte d’épileptique
Autorisation de passer le permis de conduire si pas de crise récente et si TT ok
Ci-dessous vidéos d'un grand mal et d'un petit mal avec l'EEG correspondant ! Vous pouvez couper le son ! :)
C intéressant mais j ai pas trouvé les crises Bravais Jacksonniennes
RépondreSupprimermerci pour le cours :riche des informations
RépondreSupprimer🎈
Super, je viens de tomber dessus par hasard... je pense m'aventurer plus régulièrement sur le site. Merci
RépondreSupprimerC'est vraiment instructif
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