NB : D’autres syndromes myasthéniques peuvent être dus à des toxiques (botulisme...) ou associés à des tumeurs...
1/ Étiologie et physiopatho
Maladie essentiellement sporadiqueRares formes familiales
Touche un peu plus les femmes
Dans la myasthénie auto-immune, il y a fabrication d'auto-anticorps dirigés contre la jonction neuromusculaire, zone de contact entre le nerf et le muscle > anomalies de transmission du signal nerveux aux muscles
Dans 3/4 des cas, ces anticorps ciblent les récepteurs à l'acétylcholine, inhibant ce neurotransmetteur, puis à long terme altérant la membrane post-synaptique en diminuant encore son excitabilité.
La production des auto-anticorps est souvent en rapport avec des anomalies du thymus : hyperplasie du thymus ou un thymome (tumeur) dans 3/4 des cas
Le rôle du thymus dans la pathogénèse est démontré. Il est le siège de la maturation des lymphocytes T. Sous la stimulation de ces derniers, les lymphocytes B se transforment en plasmocytes sécrétant les anticorps...
Superbes illustrations issues de Docteur neurone ! |
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2/ Sémiologie
Fatigabilité anormale des muscles touchésSymptômes typiquement fluctuants qui varient selon l'activité musculaire et au cours de la journée = absents ou moindres au réveil, et s’aggravent au fin de journée ou en cas de stress
On distingue :
- Une forme généralisée = qui touche tous les muscles du corps
- Une forme oculaire = qui touche uniquement les muscles des yeux avec un ptosis uni ou bilatéral (chute de la paupière supérieure) et/ou une diplopie
Ptosis œil droit (wikipedia.org) |
Dans les formes généralisées, les muscles de l’épaule, de la nuque et de la hanche sont fréquemment
touchés.
L’atteinte des muscles du larynx et du pharynx = dysarthrie et troubles de déglutition
Dans les formes graves = atteinte des muscles respiratoires !
3/ Évolution
Typiquement succession d'aggravations et de rémissions, entrecoupées de véritables crises myasthéniques pour les formes généraliséesCrise myasthénique = urgence médicale ! Aggravation brutale avec insuffisance respiratoire aiguë, dyspnée avec encombrement, troubles de la déglutition et risque de fausses routes ou faiblesse généralisée sévère avec impotence ne cédant pas au repos
75 % de ces crises surviennent dans les deux premières années de la maladie
Dans 1 à 5 % des cas, la maladie se déclare par une crise myasthénique inaugurale
4/ Diagnostic
Recherche biologique des anticorps anti-RACh (anti-récepteur de l’acétylcholine) = presque toujours élevés dans les formes généralisées, mais seulement dans 60% des formes oculairesSi anticorps anti-RACh négatifs, recherche biologique des anticorps anti-Musk (anti-récepteur tyrosine kinase musculaire) = positifs dans la moitié des myasthénies
EMG = anomalies spécifiques d’atteinte neuromusculaire
Scanner thoracique systématique = recherche d’un thymome ou d'une hypertplasie du thymus
5/ Traitements et soins infirmiers
3 axes = TT de fond, TT des crises et TT chirurgical associéTT de fond
Anticholinestérasiques = inhibiteurs de l'acétylcholinestérase (enzyme qui dégrade l'acétylcholine)Corticoïdes et immunosuppresseurs
TT des crises
Transfert en soins intensifsIntubation et ventilation
Néostigmine (anticholinestérasique)
Corticoïdes et immunosuppresseurs
Plasmaphérèses et immunoglobulines IV
TT chirurgical associé
Thymectomie en cas de thymome ou d'hyperplasie du thymusRecherche de métastases...
Merci d'avoir mis mon copyright, ce que je ne fais pas moi-même ;-)
RépondreSupprimerLa fiche est très bien, il manque juste une petite note sur les effets secondaires des anti-cholinestérasiques (hypersalivation, diarrhées, douleurs abdo...) jusqu'à rarement donner une "crise cholinergique".