La sclérose en plaque (SEP)

= maladie auto-immune chronique du SNC, dont les manifestations cliniques sont liées à la démyélinisation en plaques des fibres nerveuses du cerveau, de la moelle épinière et du nerf optique
 
Touche surtout les femmes
Adultes jeunes (20-40 ans)

1/ Physiopatho et étiologie

Causes exactes mal connues
La SEP serait une maladie auto-immune = liée à l'activité anormale de certains anticorps dirigés contre la gaine de myéline des fibres nerveuses, déclenchée après un événement probablement viral, chez un sujet génétiquement prédisposé à la maladie

La démyélinisation entraîne une altération de la conduction électrique dans l'axone = signes cliniques variés
Évolution marquée par des phases de poussées = constitution d'une nouvelle zone de démyélinisation et de rémission = la plaque cicatrise avec remyélinisation partielle et amélioration parfois spectaculaire des symptômes
Avec le temps, les nouvelles poussées cicatrisent moins bien et les altérations neurologiques finissent par ne plus régresser constituant des lésions définitives.
Rythme des phases de poussées/rémission variable selon l'individu 
En général = perte de la marche 20 ans après les débuts de la maladie

sclérose plaque sep infirmier physiopatho
(urovelay.fr)

La méningite

= inflammation des méninges, membrane qui entoure l'encéphale et la moelle épinière, dans lesquelles circule le LCR (espace sous-arachnoïdien)
Urgence diagnostic et souvent thérapeutique !!

1/ Étiologies

Infectieuse (bactérienne, virale, mycosique, parasitaire)
Néoplasique
Ou associée à une maladie générale de type inflammatoire (lupus, sarcoïdose...)

La contamination infectieuse peut se faire par voie hématogène (sanguine) +++, ou secondairement à un TC ou à un acte de neurochirurgie.

2/ Sémiologie

Présence d'un syndrome méningé avec :
  • céphalées intenses en casque
  • photophobie
  • phonophobie
  • nausées avec vomissements en jets sans effort
  • raideur de la nuque
Typiquement, le patient est couché dans le noir en chien de fusil
Parfois syndrome infectieux associé = fièvre et frissons
méningite infirmier purpura fulminans
Purpura fulminans (uvp5.univ-paris5.fr)

Devant une suspicion de méningite, recherche de signes de gravité :
- purpura = lésion hémorragique de la peau ou des muqueuses de couleur rouge à pourpre due à une extravasation de sang dans le derme
Attention risque de purpura fulminans = forme grave de sepsis qui se caractérise par une infection (méningite à méningocoque +++) + une CIVD + un purpura nécrotique. Urgence médicale ! 30% de mortalité !
- signes d'encéphalite associée avec troubles des fonctions supérieures...
- coma
- état de choc
- hypertension intracrânienne

Vocabulaire et définitions en uro - néphro

Acétonurie = présence anormale de corps cétoniques dans les urines

Acide urique = substance présente dans le sang et dont l’excès peut induire la fabrication de calculs

Albuminurie = présence d'albumine dans les urines

Anurie = arrêt total de la sécrétion d'urine par les reins

Appareil urinaire = ensemble des organes dont le rôle consiste en l'expulsion après filtrage des déchets humains liquides sous forme d'urine

Bassinet = segment du rein qui récolte les urines avant de les déverser dans l’uretère

BU = bandelette urinaire = méthode d'analyse biologique instantanée des urines qui sont mises en contact avec des réactifs spécifiques

Calcul = lithiase

Cancer de la prostate = cancer hormono-dépendant touchant la prostate. Second cancer chez l’homme dans les pays industrialisés

Cancer rénal = tumeur maligne primitive du rein

Cathétérisme sus-pubien = dérivation urinaire temporaire ou définitive au moyen d'un cathéter introduit dans la vessie par voie sus-pubienne (trans cutanée) permettant l'évacuation des urines. Acte médical réalisé uniquement sur vessie pleine

Sémiologie en neurologie

1/ Altération de la fonction motrice

Troubles moteurs

- Paralysie = perte totale des capacités motrices
- Parésie = perte partielle des capacités motrices
- Amyotrophie = diminution du volume musculaire (lésion du nerf périphérique, non-utilisation d'un membre...)
- Hypertrophie musculaire = augmentation du volume musculaire (myopathies...) 

Troubles du tonus musculaire

- Myotonie = trouble du tonus musculaire qui se caractérise par une décontraction lente et difficile d'un muscle suite à une contraction volontaire (maladie de Steinert, myotonie congénitale)
- Hypotonie = diminution du tonus musculaire
- Hypertonie = augmentation du tonus musculaire

2/ Altération des réflexes

Réflexe = contraction musculaire involontaire en réponse à une stimulation périphérique
Troubles : hyporéflexie = diminution des réflexes, aréflexie = absence (lésions nerf, muscle...), hyperréflexie = exacerbation (blessure médullaire, hémiplégie...)
Réflexe myotatique = contraction musculaire à l'étirement du muscle
Réflexe ostéo-tendineux = contraction musculaire à la percussion du tendon d'un muscle (rotulien, achilléen)
Réflexe cutané plantaire = flexion des orteils à stimulation de la plante du pied 
Signe de Babinski = extension lente et majestueuse du gros orteil à la stimulation de la plante du pied (= inversion du réflexe cutané plantaire, réponse anormale)

Physiologie de l'influx nerveux

Le système nerveux est composé de neurones et de cellules gliales

1/ Le neurone

= unité fondamentale du système nerveux
Son but est d'assurer la réception, la propagation et la transmission d'un signal bioélectrique appelé l'influx nerveux
86 à 100 milliards de neurones dans le cerveau humain
Cellule complexe, fragile et à haut métabolisme
Cellule amitotique = qui ne se divise plus. Chaque jour on perd des dizaines de milliers de neurones  et même s'ils ne se régénèrent pas, cette perte ne se traduit pas par un trouble notable, car les neurones forment de nouvelles connexions palliant ainsi à leur perte
Polymorphisme inégal = plus de 150 types de neurones différents selon leur taille, forme, polarité, structure, fonction, localisation...
Cellules les plus longues de l'organisme !

Structure

Un neurone est composé :
- d'un corps cellulaire et deux types de prolongements nommés les neurites :
- des dendrites
- un axone
Physiologie influx nerveux schéma neurone infirmier
Schéma d'un neurone (Chantal Proulx)



Anatomie du système nerveux

SN = ensemble des nerfs, ganglions et centres nerveux qui assurent la commande et la coordination des fonctions vitales, de l'appareil locomoteur, la réception des messages sensoriels et les fonctions psychiques et intellectuelles
Au niveau anatomique, on distingue deux systèmes complémentaires :
- le système nerveux central (SNC)
- et le système nerveux périphérique (SNP) avec le système nerveux somatique et autonome (sympathique et parasympahique)

anatomie système nerveux infirmier
(cancer.ca)

La ponction biopsie rénale (PBR)

= prélèvement d’un (ou plusieurs) petit fragment de tissu rénal pour en faire une analyse histologique dans un but diagnostic et de suivi

Procédure invasive = nécessite une évaluation du risque vs le bénéfice dans tous les cas
Peut être réalisée par voie percutanée ++++ / par voie transveineuse / par voie chirurgicale
La ponction biopsie percutanée est la plus utilisée car taux de réussite très élevé
Nécessite une hospitalisation de quelques jours
Sous AL, voire sous guidage échographique et à l'aide d'un pistolet automatique avec aiguille de biopsie
Au lit du patient ou en salle d'écho...

1/ Indications

Insuffisance rénale aiguë ou chronique
Hématurie
Protéinurie
Syndrome néphrotique
Maladies systémiques avec atteinte rénale
Contrôle du greffon

Le lavage vésical continu

= irrigation vésicale continue = acte qui consiste à faire passer sans interruption une solution stérile dans la vessie par l’intermédiaire d’une sonde vésicale à double courant et à l’évacuer aussitôt.
Objectif : prévention et évacuation des caillots de sang ou des dépôts lithiasiques après une intervention chirurgicale

La sonde vésicale à double courant, dite aussi à 3 voies est de gros calibre (Délinotte, Dufour) et se pose au bloc à la fin de l'opération
Peut également être posée par l'IDE sur prescription médicale
- Voie d'entrée = deux poches de sérum phy stériles
- Voie de sortie = vers le sac collecteur
- Voie pour gonfler le ballonnet

sonde dufour 3 voies double courant lavage irrigation vésicale infirmier
Sonde de Dufour à 3 voies (exhausmed.com)

1/ Indications

Post-opératoire après une chirurgie sanglante
Résection trans-urétrale de la prostate (RTUP)
Résection trans-urétrale de la vessie (RTUV) par exemple lors de tumeurs, de polypes...
Hématuries
Généralement en place de J0 à J3, jusqu'à ce que les urines soient claires...

La transplantation rénale

Première greffe la plus pratiquée, et la plus fiable
En général, on transplante sans que le(s) rein(s) malade(s) ne soient retirés
Souvent, le nouveau rein sera implanté dans l'une des deux fosses iliaques = greffe hétérotopique
Greffe non vitale, améliore la qualité de vie par rapport aux séances de dialyses
Donneur vivant (moins de 10% des cas) ou décédé
Compatibilité HLA
transplantation greffe rénale infirmier
(jim.fr)

1/ Indications

Stade d'insuffisance rénale terminale (quelque soit la cause)
En général, patient sous dialyse mais peut se faire directement (don d'un rein par l'entourage proche)

Les néphropathies glomérulaires

= glomérulopathies = glomérulonéphrites
= affections touchant les glomérules rénaux souvent accompagnées d'un syndrome inflammatoire

Responsables de 40% des insuffisances rénales terminales
Peuvent être primitives ou secondaires

1/ Étiologies

Primitives : 

Selon histopathologie
- les lésions glomérulaires minimes (LGM) (enfant+++)
- la hyalinose segmentaire et focale (HSF)
- la glomérulonéphrite extra-membraneuse (GEM) (augmente avec l'âge)
- la glomérulonéphrite membrano-proliférative (GMP) (plutôt rare en France)
- la maladie de Berger (la plus fréquente dans le monde)

Secondaires :

- diabète +++
- vascularites
- amyloses
- lupus érythémateux disséminé (LED)
- néoplasies
- virales (VIH, hépatite C ou B)
- bactériennes (endocardite infectieuse ou streptocoque)

La dysfonction érectile

= trouble de la fonction érectile dont le patient se plaint et qui altère sa qualité de vie sexuelle et relationnelle
= incapacité d'obtenir et/ou de maintenir une érection suffisante pour l'accomplissement d'un rapport sexuel

Augmente avec l'âge
1/2 en parle même après 3 ans de troubles érectiles
Relève parfois une pathologie sous-jacente, importance du bilan médical !

1/ Étiologies de la dysfonction érectile

Moyen mnémotechnique : PÉNIS A MAL :)
Peyronnie : maladie de Lapeyronnie (fibrose des corps caverneux entrainant une courbure de la verge en érection)
Endocrinopathie (diabète, hyperprolactinémie, hypogonadisme...)
Neuropathie (syndrome de la queue de cheval, SEP, Parkinson...)
Idiopathique
Supra-tentorielle : les causes psychogènes sont les plus fréquentes +++ (stress, dépression...)
AEG
Médicamenteux et toxique (tabac, drogue, antidépresseur, antiallergique, alcool, béta bloquants...)
Artériel et cardio-vasculaire (lésion artério veineuse, anévrisme de l'aorte, artérite, cardiopathie ischémique, artériosclérose, HTA...)
Local : traumatisme, post-op (prostatectomie ++...), post-radiothérapie

Le syndrome néphrotique

= syndrome purement biologique (ce n'est donc pas une maladie) qui se caractérise par l'association de :
- Protéinurie > 3 g/24h chez l'adulte
- Hypoprotidémie < 60 g/L
- Hypoalbuminémie < 30 g/L

Ne pas confondre ni avec insuffisance rénale, ni avec syndrome néphritique...

Selon les atteintes associées, on distingue :
Le syndrome néphrotique pur = sans hématurie, ni HTA, ni insuffisance rénale, et que la protéinurie est constituée à plus de 85% d'albumine
Le syndrome néphrotique impur = dans le cas contraire

Complications directes
- Hypovolémie (donc pas d'HTA)
- Œdèmes fréquents (fuite des protéines > baisse de la pression oncotique du plasma) qui sont blancs, mous, déclives, prenant le godet, souvent sur la face, touchent parfois les séreuses (épanchement pleural, ascite...)

Complications indirectes
- Hyperlipidémie (cholestérol et triglycérides) réactionnelle à l'hypoalbuminémie, augmentant le risque cardio-vasculaire
- Hypercoagubilité (fuite de facteurs anti coagulants) augmentant le risque thromboembolique
- Immunodépression (fuite des Ig) augmentant le risque infectieux
- Malnutrition protidique (fuite des protéines et donc déficit en hormones) : maigreur, retard de croissance chez l'enfant
- Risque de surdosage médicamenteux (hypoalbuminémie)
- Ostéomalacie (perte vitamine D = hypovitaminose D), hypothyroïdie

La maladie de Berger

= maladie auto-immune touchant les reins, se caractérisant par une inflammation chronique des glomérules due à la présence de dépôts d'immunoglobuline A (anticorps IgA)
= néphropathie à IgA
= glomérulonéphrite à dépôts mésangiaux d'IgA

Principalement chez le jeune homme, âge moyen : 28 ans
Glomérulonéphrite la plus fréquente, 1% de la population mondiale

1/ Physiopatho et étiologie

(Tous les mécanismes ne sont pas encore connus)
Probablement facteur génétique + facteur environnemental
(autre : purpura rhumatoïde)
Fait suite à une infection respiratoire haute (nez, gorge) > production d'IgA anormaux qui s'agglutinent entre eux et qui vont se fixer préférentiellement aux cellules mésangiales du glomérule rénal.
Inflammation glomérulaire > altération progressive de la fonction de filtration rénale
Petit à petit, installation d'une insuffisance rénale dans 30% des cas (avec HTA, oligurie et œdèmes)

Usage des antiseptiques

Décontamination = pré-désinfection = opération au résultat momentané permettant d'éliminer, de tuer ou d'inhiber les micro-organismes indésirables. S'adresse uniquement à du matériel souillé

Désinfection = opération au résultat momentané permettant d'éliminer, de tuer les micro-organismes et/ou d'inactiver les virus indésirables portés par les milieux inertes. S'adresse uniquement à du matériel décontaminé et rincé

Antisepsie = opération au résultat momentané permettant d'éliminer ou de tuer les micro-organismes et/ou d'inactiver les virus au niveau des tissus vivants

Antiseptique = produit médicamenteux utilisé pour l'antisepsie

Principes de base
Utilisation sur la peau et les muqueuses, pas pour la désinfection du matériel
Un antiseptique s'utilise sur des tissus propres = importance d'un nettoyage préalable
Vérification de la date de péremption du produit
Indiquer la date d'ouverture du flacon
Ne pas toucher l'ouverture du flacon (risque de contamination)
Ne jamais reconditionner un produit
Préférer les petits conditionnements
Éliminer systématiquement les unidoses entamées
Respecter les temps de contact minimums
Ne jamais mélanger deux antiseptiques (risque d'inactivation et de toxicité)
Utiliser la même famille d'antiseptiques pour détersion et antisepsie

L'autosondage (ou sondage évacuateur intermittent)

= introduction d'une sonde dans la vessie par le méat urinaire en suivant l'urètre pour permettre la vidange de la vessie à intervalles réguliers
d'une sonde urinaire à demeure (SAD) qui reste en place

Nécessite une éducation thérapeutique pour apprendre au patient à se sonder lui-même si possible
Nombre d'autosondages journaliers varient selon patient, pathologie...
C'est une prescription médicale
NB : Si l'IDE pratique ce soin, on parle d'hétérosondage

1/ Indications

ECBU chez un patient incontinent 
Rétention d'urine +++
- Troubles vésico-sphinctériens d'origine neurologiques : à l'origine d'une vessie hypo ou acontractile (SEP, blessés médullaires, neuropathies périphériques...)
- Pathologies urologiques avec atteinte du muscle vésical ou présence d'obstacles sous-vésicaux (adénome prostatique, sténose de l'urètre chez l'enfant, hypertonie sphinctérienne...)
- Pathologies gynécologiques (tumeurs, fibromes entrainant une obstruction sous vésicale)
- Pathologies digestives (fécalome, hémorroïdes, tumeurs...)
- Origine iatrogène : suite à un TT (morphinique, neuroleptique, anticholinergique...) ou suite à une chirurgie
- Troubles psychiatriques

Le cathéterisme sus-pubien

= dérivation urinaire temporaire ou définitive au moyen d'un cathéter introduit dans la vessie par voie sus-pubienne (trans cutanée) permettant l'évacuation des urines
Acte médical
Réalisé uniquement sur vessie pleine

cathéter sus pubien trans cutané infirmier soins
Cathéter sus pubien (123rf.com)

1/ Indications

- Rétention urinaire aiguë ou chronique avec obstacle : adénome prostatique, cancer de la prostate, prostatite, sténose et traumatisme de l'urètre...
- Échec à la pose d'une sonde urinaire

Le sondage vésical (ou pose de SAD)

= introduction d'une sonde dans la vessie par le méat urinaire en suivant l'urètre pour permettre l'écoulement des urines et la vidange de la vessie


1/ Indications

- Rétention urinaire
- Chirurgie
- Surveillance des entrées et sorties
- Incontinence

Bladder scan positif

2/ Contre-indications

Sténose ou traumatismes de l'urètre
Problème prostatique

3/ Déroulement du soin

Principes de base
- Vérification de la prescription médicale, du protocole et de l'identité du patient
- Vérification de l'intégrité et des dates de péremption du matériel utilisé 
- Information préalable du patient
- Environnement propre : nettoyage de la chambre, réfection du lit et toilette du patient ok
- Préparation du chariot (désinfecté) en ne prenant en chambre que le matériel nécessaire (voire une sonde en supplément)
- Acte stérile +++
- Montage en système clos, puis interdiction formelle de déconnecter la poche de la sonde vésicale
- Ne jamais utiliser de sérum phy pour le gonflage du ballonnet (risque de cristallisation)
- Organisation logique du chariot : le set à sondage vers le patient, les autres matériels plus éloignés
- Protéger le lit
- En chambre : toujours respecter le triangle : chariot > patient > poubelles !
- Installation du patient : décubitus dorsal, jambes fléchies et écartées
- Choix de sonde : type Foley de bon diamètre (18-16 homme, 16-14 femme)